Régulation thermique du corps et antipyrétiques

19 January 2012

La température du corps est d'environ 37° chez l'homme et varie à peu près de 1 °C au cours de la journée. Au repos, environ 25 % de la production de chaleur totale sont fournis par l'activité métabolique du foie, 20 % par celle du cerveau, 8 % par celle du cœur et 7 % par celle des reins. La production de chaleur augmente fortement lors d'un effort. La contribution absolue de ces organes à la production de chaleur varie peu lors d'une période d'activité de l'organisme si bien que le travail musculaire, qui au repos produit environ 25 % de la chaleur du corps, peut fournir Jusqu'à 90 % de cette chaleur lors d'une activité physique intense. Les vaisseaux sanguins qui irriguent la peau traversent la couche isolante formée par le tissu adipeux et permettent, en fonction du diamètre des vaisseaux et de l'irrigation, de fournir à l'environnement une quantité de chaleur très variable. L'irrigation de la peau peut représenter, selon les besoins, à peine plus de zéro à 30 % du débit cardiaque. Le transport de chaleur par le sang, du site de production à l'intérieur du corps vers la surface du corps, est ainsi une voie commode d'élimination de la chaleur.

À côté de la perte de chaleur par conduction et rayonnement, il est également possible d'éliminer de la chaleur par une production accrue de sueur. En effet, la sueur s'évapore et cette évaporation consomme de la chaleur (chaleur de vaporisation). La régulation du flux sanguin cutané et de la production de sueur par le système nerveux végétatif permet d'ajuster la valeur effective de la température du corps au seuil fourni par le centre thermorégulateur. Le système sympathique peut, soit réduire la perte de chaleur par une vasoconstriction, soit, inversement, l'augmenter par une sécrétion accrue de sueur. Le tremblement des muscles est un moyen de l'organisme pour augmenter la production de chaleur.

Si la production de sueur est inhibée par un empoisonnement par les parasympatholytiques (ex. atropine) Influx sanguin cutané est augmenté, si on ne peut parvenir par cette voie à une élimination de chaleur suffisante, on aboutit à une « surchauffe » (hyperthermie).

Le système de régulation de la température est en particulier stimulé par une hyperactivité thyroïdienne. En effet l'hypersécrétion d'hormone thyroïdienne (élévation du métabolisme basai) aboutit à une production de chaleur accrue qui doit être éliminée pour garder la température du corps à sa valeur physiologique ; les patients ont une peau chaude et transpirent.

Le centre thermorégulateur de l'hypothalamus peut être déconnecté par des neuroleptiques sans que d'autres centres soient déjà touchés. De cette façon, il est possible de refroidir le corps d'un malade sans qu'une réaction se déclenche (frissons). Ceci peut être utilisé par exemple en cas de fièvre intense ou d'une opération du cœur utilisant une circulation extracorporelle, où la température du sang peut être diminuée jusqu'à 10 °C.

À doses élevées, l'alcool et les barbituriques, inhibent aussi le centre régulateur (Bl) et produisent ainsi un refroidissement du corps, qui pour des températures extérieures plus basses peut conduire à une hypothermie mortelle (mort de froid des ivrognes).

Les pyrogènes (par ex. des produits du métabolisme bactérien) déplacent vers le haut, vraisemblablement par l'intermédiaire des prostaglandines la valeur du thermostat dans le centre régulateur. L'organisme diminue la perte de chaleur par une vasoconstriction des vaisseaux cutanés (sensation de froid) et augmente la production de chaleur (frissons, tremblements) de façon à adapter la température effective de l'organisme à la valeur de consigne plus élevée (fièvre). Les antipyrétiques comme le paracétamol, l'acide acétylsalicylique et le métamizole rétablissent la valeur du thermostat et entraînent ainsi une chute de la fièvre.