Anesthésie et anesthésiques

22 February 2012

L'anesthésie est une inhibition réversible des fonctions du système nerveux, provoquée par des moyens médicamenteux, et destinée à pouvoir réaliser une intervention chirurgicale dans un état inconscient, en l'absence de sensations douloureuses, sans mouvements de recul ou sans réflexes végétatifs puissants (par ex. des réactions circulatoires).

L'intensité de l'anesthésie va dépendre de l'intensité des stimuli douloureux, c'est-à-dire de l'importance de la stimulation du système nociceptif. L'anesthésiste va donc adapter l'anesthésie de façon « dynamique » au déroulement de l'intervention.

A l'origine, l'anesthésie était pratiquée avec un seul produit (par exemple l'éther, première anesthésie ayant pour but le déroulement d'une intervention chirurgicale par WGT Morton en 1846 à Boston). Dans une telle monoanesthésie, la dose nécessaire pour empêcher les réflexes de retrait était plus élevée que celle conduisant à la perte de conscience, et à cette concentration se produisait également une inhibition de fonctions vitales (par ex. régulation cardiovasculaire). Dans les anesthésies modernes, les buts de l'anesthésie sont atteints par une combinaison de différents produits (anesthésie combinée).

Ce procédé diminue le risque anesthésique. On a donné en C à titre d'exemple, quelques substances utilisées dans une anesthésie combinée, simultanément ou l'une après l'autre. Dans une anesthésie par inhalation, l'ordre dépend de la propriété particulière souhaitée (voir ci-dessous). On a déjà décrit en détail à d'autres emplacements des myorelaxants, des analgésiques opioïdes comme le fentanyï et de l'atropine, un parasympatholytique agissant sur les fonctions végétatives.

Nous allons d'abord présenter quelques procédés particuliers d'anesthésie, avant de décrire finalement les anesthésiques.

La neuroleptanalgésie peut être considérée comme une forme particulière d'« anesthésie » combinée ; on combine un analgésique opioïde a action brève, le fentanyl avec un neuroleptique fortement sédatif et à action distanciante, le droperidol. Ce procédé sera utilisé chez les patients à risques.

On désigne sous le terme de neuroleptanesthésie, l'administration combinée d'un analgésique à action brèwe d'un anesthésique injecté, d'un myorelaxant à courte durée de vie et d'un faible dose d'un neuroleptique.

Dans une anesthésie régionale (anesthésie spinale) avec un anesthésique local c'est la nocicepiion qui sera interrompue ; dans ce procédé il ne s'agit plus d'une anesthésie (pas de perte de conscience).

Dans le cas des anesthésiques au sens strict on peut distinguer selon le mode d'application, les anesthésiques inhalés et les anesthésiques injectés.

Les anesthésiques inhalés sont administrés via l'air inspiré et sont (pour une partie plus ou moins importante) également éliminés par cette voie. Ils servent au maintien d'une anesthésie à un niveau satisfaisant.

Les anesthésiques injectés servent souvent à l'induction de l'anesthésie. L'injection intraveineuse et l'apparition rapide de l'effet sont nettement plus agréables pour les patients que l'inhalation d'un gaz anesthésiant. L'effet des anesthésiques injectés ne dure en général que quelques minutes.

Sous leur action on peut entreprendre des opérations de courte durée, ou bien on débutera une anesthésie par inhalation (intubation). On cherchera alors à réguler le débit de l'anesthésique inhalé pour pouvoir compenser la diminution de l'effet de l'anesthésique injecté.

Au cours d'anesthésies combinées de longue durée on utilise en proportions croissantes des anesthésiques injectés à la place des inhalations (Anesthésie Intraveineuse Totale, AIVT).